Cette histoire diluvienne commence dans la nuit du 2 mars 1930. Le Maire Désiré Soussirac apprend qu’un nouveau ruisseau encercle la commune de Reyniès. Par l’intermédiaire du garde champêtre, « le Parouquet » il fait prévenir ses administrés afin qu’ils évacuent le village. Cependant, étant dans ces années folles où bals et guinguettes rythmaient la vie des jeunes gens, les jeunes Reyniésiens sont tous à leur bal de carnaval et rient au nez du garde champêtre alarmiste. En fait de ruisseau il s’agissait de tout un réseau de vieux bras en sommeil du Tarn, qui en crue allait devenir tentaculaire.
C’est ainsi que les 3 et 4 mars 1930, la catastrophe s’abat sur Reyniès. Le 3 au matin, le pic de la crue est atteint, le Tarn est sorti de son lit avec près de 12 mètres 20 de hauteur. Les maisons construites en briques crues ne résistent pas au tumulte des flots, elles sont emportées ou s’effondrent sur elles même. Ceux qui fuient pour gagner les coteaux, s’en voient empêchés par ce bras de rivière qui n’était qu’un ruisseau la veille. L’unique moyen d’échapper à la colère du Tarn est de le traverser par le pont ou de se réfugier dans la cour du château, qui elle, demeure hors d’eau.