Des militaires et des sauveteurs venus de Montauban, ainsi qu’une compagnie du 2e aérostiers de Toulouse, construisent (après déblaiement et nettoyage) des hangars et des baraquements en bois pour loger les sinistrés. Ceux qui étaient hébergés dans les villages voisins, ou dans de la famille proche, ont pu à ce moment revenir progressivement sur « leur territoire ». Reyniès est avant tout une commune rurale, et la remise en état des champs submergés de limon a aussi été une des premières occupations des villageois. Bien évidemment les Reynièsiens ont tous participé aux déblaiements en chargeant et déchargeant le petit train mis en service pour évacuer les matériaux : soit ils les récupéraient pour servir de remblais dans les parties basses, soit ils les jetaient au Tarn. A ce moment là, des baraquements en bois dont certains sont encore visibles sur la commune, ont accueillis en urgence les sinistrés, les animaux, parfois les deux sous le même toit.
Cette RECONSTITUTION et non RECONSTRUCTION s’est faite sous l’égide de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Monsieur Pelissonier, pour la partie technique. Pour suivre l’avancement des travaux, des comptes-rendus hebdomadaires précis étaient alors envoyés au Préfet de la Haute-Garonne, Monsieur Guillon; le préfet du Tarn et Garonne étant très mobilisé sur le terrain.
Afin de reconstruire au mieux les habitats et que les propriétaires ne se sentent lésés suite à loi du 8 avril 1930 portant sur la création d’un fonds provisionnel de 1 milliards de francs. Un arrêté datant du 7 février 1931 précise les modalités d’octroi de capitaux pour la reconstruction de chaque maison.
Une Coopérative Intercommunale regroupant tous les propriétaires sinistrés est chargée de mener les négociations de gré à gré. Ce qui est remarquable est la rapidité dans la prise de décision de l’État pour ces indemnisations : 1 milliard de francs débloqués un mois après la catastrophe.
Ce marché de gré à gré s’appuyait pour fixer le montant au plus juste des indemnisations de chaque propriétaire sur des plans et des devis présentés par l’intermédiaire de la coopérative. À la fin 1931, l’ensemble des indemnisations étaient confirmées : la RECONSTITUTION battait son plein.